L’Australian Immi App est l’application officielle du département australien de l’Intérieur (Department of Home Affairs) destinée à la collecte d’éléments d’identité dans le cadre d’une demande de visa. Elle permet aux candidats éligibles de soumettre deux types d’informations :
- les détails du passeport (page d’identité, et éventuellement puce électronique)
- une image faciale récente, prise directement avec l’appareil photo du téléphone.
Concrètement, l’appli remplace, pour certains profils, le déplacement dans un Australian Biometrics Collection Centre (ABCC), où étaient jusqu’ici réalisés la photo et le relevé biométrique. Les autorités mettent en avant une réduction des coûts et des délais de traitement pour les demandeurs de visa, ainsi qu’une procédure jugée plus fluide.
L’Australian Immi App désormais accessible dans de nombreux pays supplémentaires
Le ministère australien de l’Intérieur a annoncé en début de semaine que l’application Australian Immi App est désormais étendue à un nouveau groupe de pays, couvrant notamment le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, l’Europe et l’Amérique latine.
Les 19 nouveaux pays éligibles sont :
- L’Algérie, l’Arabie saoudite, le Bahreïn, la Colombie, l’Égypte, les Émirats arabes unis, la France, la Grèce, l’Irak, l’Iran, la Jordanie, le Koweït, le Liban, le Mexique, Oman, le Pakistan, le Pérou, le Qatar et la Turquie.
Avec ces ajouts, l’Australian Immi App devient accessible dans 34 pays au total, un nombre appelé à croître jusqu’à la mise en œuvre complète du programme prévue début 2026.
Avant son élargissement récent, l’application était déjà opérationnelle dans les pays suivants :
- L’Afrique du Sud, la Corée du Sud, les Fidji, Hong Kong, les Îles Salomon, la Malaisie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les Philippines, Samoa, Singapour, la Thaïlande, le Tonga, Tuvalu, le Vanuatu, ainsi que pour les ressortissants de pays tiers résidant en Nouvelle-Zélande.
Qui peut utiliser l’Australian Immi App ?
L’accès à l’application reste limité à un public bien précis. Selon le Department of Home Affairs, les candidats doivent :
- avoir déjà fourni leurs données biométriques (photo et empreintes digitales) au ministère lors d’une demande antérieure ;
- détenir un passeport en cours de validité ;
- résider dans l’un des 34 pays actuellement couverts par le dispositif, au sein du programme de collecte biométrique « offshore ».
Par ailleurs, l’utilisation de l’appli n’est possible que si le demandeur a reçu une lettre de “Requirement to provide personal identifiers (biometrics)” comportant un Visa Lodgement Number (VLN) commençant par AUI ou AUH. Si ce code ne commence pas par ces lettres, la personne doit continuer à se présenter physiquement dans un ABCC.
Les autorités rappellent que tous les demandeurs de visas ne sont pas tenus de fournir des données biométriques. La collecte est liée à la participation de leur pays au Biometrics Collection Program, qui couvre à ce stade 56 pays. Dans les États où aucun dispositif dématérialisé n’est encore en place, les candidats peuvent être amenés à se déplacer dans un pays voisin pour accéder à un centre de biométrie.
Conditions techniques : un smartphone récent et sécurisé

L’Australian Immi App est disponible gratuitement sur Apple App Store et Google Play.
Pour pouvoir l’utiliser, le téléphone doit :
- être un smartphone iOS ou Android ;
- disposer d’une connexion Internet stable (données mobiles ou Wi-Fi) ;
- autoriser l’accès à la caméra ;
- avoir la fonction NFC (Near-Field Communication) activée, pour lire la puce électronique du passeport lorsqu’elle est présente ;
- permettre l’utilisation des services de localisation par l’application.
Les autorités précisent que la compatibilité de l’appareil peut être vérifiée via les informations techniques affichées sur les boutiques d’applications.
Une procédure en cinq étapes sur smartphone
Le ministère décrit un parcours en cinq étapes à suivre dans l’application :
- Saisir le Visa Lodgement Number (VLN)
- Le code figure sur la lettre de demande de biométrie.
- Il peut être saisi manuellement ou lu via le code-barres présent sur le courrier.
- Chaque membre d’une famille dispose de son propre VLN.
- Scanner la page d’identité du passeport
- L’utilisateur ouvre son passeport à la page de données personnelles.
- Il positionne son téléphone au-dessus de la page pour que l’intégralité de celle-ci, y compris les lignes de codes MRZ en bas, soit capturée.
- L’application indique quand le cadrage est correct et valide le scan.
- Lire la puce électronique, si le passeport en est doté
- Si le passeport comporte le symbole e-passeport, le téléphone doit être posé directement sur la couverture pour que la puce soit lue via NFC.
- L’écran affiche une barre de progression ou un message de lecture, et recommande de ne pas bouger l’appareil pendant l’opération.
- Vérifier et confirmer les informations du passeport
- Les données extraites (nom, date de naissance, numéro de passeport, etc.) s’affichent à l’écran.
- Le demandeur doit vérifier leur exactitude et relancer un scan en cas d’erreur.
- Prendre et soumettre la photo du demandeur
- L’utilisateur doit se placer devant un fond clair, sans objets visibles derrière lui.
- Son visage doit être centré dans l’ovale affiché à l’écran, yeux ouverts, regard face caméra, sans lunettes si possible.
- L’application capture automatiquement la photo lorsque la position est jugée correcte. Plusieurs tentatives sont possibles.
Une fois ces étapes terminées, l’utilisateur peut saisir une adresse e-mail s’il souhaite recevoir une confirmation de soumission.
À la validation finale, l’Australian Immi App transmet les détails du passeport et les images faciales directement au Department of Home Affairs. Les autorités australiennes affirment que :
- les données ne sont pas conservées dans l’application après l’envoi ;
- en cas d’erreur de transmission, l’appli invite l’utilisateur à recommencer la capture ;
- une fois la procédure finalisée, l’espace en ligne du demandeur (ImmiAccount) doit être mis à jour dans un délai d’environ 24 heures.
Si des informations complémentaires sont nécessaires, le ministère indique qu’il contactera directement le demandeur pour lui fournir de nouvelles instructions, qui peuvent inclure, le cas échéant, un passage en centre de biométrie.
Quel impact pour les centres de collecte biométrique australiens ?
L’élargissement de l’Australian Immi App ne supprime pas les Australian Biometrics Collection Centres, mais en réduit l’usage pour certains profils de candidats.
- Les personnes éligibles à l’application peuvent accomplir la partie biométrique à distance et ne plus se rendre en centre, sauf en cas de demande particulière des autorités.
- Les autres demandeurs, par exemple ceux dont le VLN ne commence pas par AUI ou AUH, ou qui n’ont jamais fourni de biométrie, doivent toujours passer par un ABCC. Dans certains pays, cela peut impliquer un déplacement dans un État voisin.
Cette coexistence des deux dispositifs illustre une phase de transition, le temps que la collecte biométrique dématérialisée soit étendue à l’ensemble du programme.
Voyager en Australie sans visa : eVisitor et ETA restent inchangés
L’extension de l’Australian Immi App n’a pas d’incidence sur les dispositifs permettant de voyager en Australie sans visa traditionnel, à savoir l’eVisitor (subclass 651) et l’Electronic Travel Authority – ETA (subclass 601). Ces autorisations de voyage électroniques, destinées aux voyageurs exemptés de visa australien pour des courts séjours touristiques ou professionnels, s’obtiennent sans collecte biométrique préalable.
L’eVisitor, gratuit, est réservé aux ressortissants de l’Union européenne et de quelques pays européens associés. Il s’effectue entièrement en ligne via un ImmiAccount.
L’ETA, elle, est accessible via une application mobile dédiée à certaines nationalités, principalement celles de partenaires proches de l’Australie, comme les États-Unis, le Canada, le Japon ou encore la Corée du Sud.
Dans les deux cas, les voyageurs concernés n’ont pas à utiliser l’Australian Immi App, ni à se rendre dans un centre de biométrie.
Ces deux régimes demeurent donc indépendants du programme de collecte biométrique « offshore » et continuent de constituer la voie privilégiée pour les touristes et voyageurs d’affaires éligibles souhaitant entrer rapidement en Australie.






