Le Japon envisagerait de mettre en place d’ici 2030 une autorisation de voyage électronique pour les voyageurs bénéficiant d’une exemption de visa.
Nombreux sont les pays qui imposent l’obtention d’une autorisation de voyage électronique (Electronic Travel Authorization ou ETA) aux voyageurs exemptés de visa court séjour.
Parmi ces destinations, certaines sont plébiscitées par les voyageurs internationaux, telles que les États-Unis (ESTA), l’Australie (eVisitor), le Canada (AVE), la Nouvelle-Zélande (NZeTA) ou encore le Royaume-Uni, qui propage actuellement son ETA par étapes pour un développement total en 2024, ainsi qu’Israël, qui finalise son système d’autorisation de voyage électronique pour une lancement cette année.
Une autre destination majeure devrait bientôt rejoindre cette liste de pays qui exigent une ETA aux touristes dispensés de visa: le Japon.
En effet, le quotidien Yomiuri Shimbun rapporte que, pour prévenir le travail illégal et le terrorisme, le pays du Soleil-levant envisagerait de « présélectionner les voyageurs sans visa avec un nouveau système ressemblant au programme américain ESTA ».
Une « version japonaise de l’ESTA »
Selon le média nippon, le gouvernement japonais a établi une politique selon laquelle les étrangers dispensés de l’obtention de visas de visiteur de courte durée, à des fins telles que le tourisme, les voyages d’affaires et la visite de parents, doivent être examinés à l’avance en leur demandant de déclarer leurs activités et leur lieu de séjour avant d’entrer au Japon.
En ne permettant pas aux étrangers jugés « problématiques » de monter à bord des avions, l’objectif est d’empêcher qu’ils entrent dans le pays dans le but d’effectuer un travail illégal ou des actes terroristes, explique Yomiuri Shimbun.
D’après le quotidien, ce nouveau système fonctionnera comme une « version japonaise de l’ESTA » d’ici 2030, année au cours de laquelle l’objectif d’augmenter le nombre de visiteurs au Japon à 60 millions pourrait être atteint.
Quelques jours avant la date prévue du voyage, les voyageurs seraient tenus de déclarer en ligne des informations telles que leur nom, le but de leur séjour et leurs activités, ainsi que leur lieu d’hébergement à l’Agence des services d’immigration (ISA).
L’examinateur vérifiera les données du passager par rapport à une « liste noire » de criminels et de personnes d’intérêt et, s’il détermine qu’il n’y a aucune possibilité d’emploi illégal, il autorisera la personne à voyager. En cas de soupçons, la personne se verra refuser l’embarquement, ajoute le journal.
Réduire le fardeau aux points d’entrée du Japon
Le quotidien rappelle qu’actuellement, les compagnies aériennes opérant des vols internationaux fournissent des informations sur les passagers dans les 30 minutes suivant le décollage, et ces informations sont vérifiées par rapport à une liste.
Les ressortissants étrangers qui ne pourraient normalement pas passer les contrôles d’immigration peuvent arriver dans les aéroports japonais et, dans certains cas, reçoivent l’ordre de quitter le territoire après leur arrivée à l’aéroport, voire prennent la fuite. Le contrôle préliminaire avant l’entrée au Japon pourrait permettre non seulement d’éviter de tels problèmes, mais également de réduire le fardeau du contrôle.
Selon l’Agence de l’immigration, en janvier 2024, le nombre de personnes en séjour illégal au Japon s’élevait à 79 113, soit une augmentation d’environ 20 000 par rapport à il y a 10 ans, dont 49 801, soit 62,9 %, avaient un statut de séjour de courte durée.
Alors que le Japon vise à devenir une nation tournée vers le tourisme et à augmenter le nombre de pays éligibles aux exemptions de visa, il aurait déterminé que les mesures de contrôle aux frontières doivent être renforcées, car le dépassement illégal de la durée de séjour pourrait conduire à une détérioration de la sécurité.
Avant l’introduction de l’autorisation de voyage électronique pour le Japon, un système devrait également être construit cette année pour envoyer des informations sur les passagers au bureau de l’immigration lorsqu’ils terminent les procédures d’embarquement. Il permet de consulter la liste avant le départ et, le cas échéant, de contacter la compagnie aérienne pour empêcher d’embarquer.
Les citoyens de 71 pays bénéficient d’une exemption de visa pour voyager au Japon
Dans les prochaines années, les touristes et voyageurs d’affaires qui n’ont actuellement besoin de ne réaliser aucune démarche préalable à leur départ pour le Japon devront s’enregistrer en ligne avant d’y voyager.
Cette autorisation de voyage électronique devrait donc concerner les citoyens des 71 pays et territoires suivants, actuellement exemptés de visa court séjour pour le Japon:
Exemption de visa de 90 jours au Japon:
- Les États membres de l’Union européenne:
- Allemagne
- Autriche
- Belgique
- Bulgarie
- Chypre
- Croatie
- Danemark
- Espagne
- Estonie
- Finlande
- France
- Grèce
- Hongrie
- Irlande
- Italie
- Lettonie
- Lituanie
- Luxembourg
- Malte
- Pays-Bas
- Pologne
- Portugal
- République tchèque
- Roumanie
- Slovaquie
- Slovénie
- Suède
- Andorre
- Argentine
- Australie
- Bahamas
- Barbade
- Brésil
- Canada
- Chili
- Corée du Sud
- Costa Rica
- États-Unis
- Guatemala
- Honduras
- Hong Kong
- Islande
- Israël
- Lesotho
- Liechtenstein
- Macao
- Macédoine du Nord
- Malaisie
- Maurice
- Mexique
- Monaco
- Norvège
- Nouvelle-Zélande
- Panama
- République dominicaine
- Royaume-Uni
- Saint Marin
- Salvador
- Serbie
- Singapour
- Suisse
- Suriname
- Taïwan
- Tunisie
- Turquie
- Uruguay
Exemption de visa de 30 jours au Japon:
- Émirats arabes unis
- Qatar
Exemption de visa de 15 jours au Japon:
- Indonésie
- Thaïlande
Exemption de visa de 14 jours au Japon:
- Brunei