Afrique du Sud : l’ETA arrive bientôt, mais concernera-t-elle aussi les voyageurs exemptés de visa ?

par VisasNews

Dès septembre 2025, l’Afrique du Sud lancera une autorisation de voyage électronique (ETA) pour digitaliser l’octroi des visas touristiques. Une mesure qui, pour l’instant, ne viserait pas les voyageurs exemptés de visa, mais dont l’extension à l’avenir suscite déjà des questions.

L’Afrique du Sud a récemment annoncé le lancement de son système d’autorisation de voyage électronique (ETA) pour septembre 2025. Ce dispositif a pour objectif de digitaliser et de rationaliser l’octroi des visas touristiques, dans un premier temps.

Concrètement, les voyageurs soumis à l’obligation de visa devront effectuer leur demande en ligne avant leur départ, réduisant ainsi les délais de l’actuel e-Visa et les démarches auprès des ambassades. Selon les autorités sud-africaines, ce système permettra également de renforcer les contrôles aux frontières tout en facilitant l’entrée des visiteurs autorisés.

Lors de son discours budgétaire prononcé hier devant le Conseil national des provinces, le ministre sud-africain de l’Intérieur, Leon Schreiber, a détaillé la feuille de route du projet ETA et, après avoir présenté le système au président Cyril Ramaphosa, s’est déclaré confiant « pour lancer cette innovation de classe mondiale d’ici la fin du mois de septembre, afin de coïncider avec la réunion des dirigeants du G20 ».

ETA Afrique du Sud : pas de changement pour les voyageurs exemptés de visa (pour l’instant ?)

Leon Schreiber a ainsi confirmé que « d’ici fin septembre, nous commencerons à mettre en place le système ETA numérique pour les visas touristiques, en commençant par les voyageurs arrivant par avion aux aéroports internationaux OR Tambo de Johannesburg et Cape Town ».

Le ministre a également insisté sur le caractère évolutif du dispositif, laissant entrevoir une probable généralisation : « Au fil du temps, l’ETA sera étendu à d’autres catégories de visas et mis en place dans d’autres points d’entrée. Cette extension se poursuivra jusqu’à ce que personne ne puisse entrer en Afrique du Sud sans avoir obtenu un visa numérique via l’ETA ».

Mettant en avant les objectifs de transparence et de sécurité, Leon Schreiber a ajouté : « Ce système élimine toute possibilité d’ingérence, de corruption ou de retard en utilisant l’apprentissage automatique pour automatiser la demande, l’évaluation et la communication de toutes les procédures de visa ».

« Pour que l’ETA fonctionne de manière optimale, nous devons également le relier à tous les points d’entrée afin que personne ne puisse entrer dans notre pays sans que ses données biométriques aient été enregistrées et correspondent à celles figurant sur sa demande », a signalé le ministre.

Ces annonces laissent donc planer un certain flou quant à l’expansion de l’ETA, notamment sur la possibilité que les voyageurs actuellement exemptés de visa, européens notamment, soient eux aussi concernés à terme par cette procédure électronique.

Leon Schreiber a simplement indiqué que la liste précise des nationalités qui devront obtenir cette autorisation ne sera publiée qu’au moment du lancement officiel de l’ETA.

Les professionnels du tourisme sud-africain entre prudence et inquiétude

Dans d’autres pays, l’ETA a été conçue précisément pour les voyageurs exemptés de visa, comme c’est le cas aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Corée du Sud ou encore en Israël, transformant ainsi la liberté d’entrer sans formalité préalable en une obligation électronique payante et contrôlée.

Si pour l’instant l’ETA ne doit concerner que les voyageurs soumis à visa pour visiter la nation arc-en-ciel, cette trajectoire affichée inquiète…

En Afrique du Sud, cette hypothèse inquiète déjà les professionnels qui redoutent que le dispositif n’en vienne à s’appliquer à tous les voyageurs:

  • David Frost, PDG de la SATSA (Southern Africa Tourism Services Association), estime qu’il n’y a « aucune raison d’appliquer un ETA aux pays qui bénéficient déjà d’une exemption de visa pour les séjours de courte durée  », et alerte sur la nécessité d’un dispositif « consultatif, transparent et rigoureusement testé ».
  • Sabine Blehle, PDG de GoVacation Africa, pointe le risque de décourager la « clientèle de dernière minute », souvent plus âgée et moins à l’aise avec la technologie. Selon elle, des supports pédagogiques solides seront indispensables pour éviter de perdre des visiteurs.
  • Onne Vegter, patron de Wild Wings Safaris, va plus loin. Pour lui, appliquer une ETA aux voyageurs exemptés de visa équivaudrait à « introduire un processus de visa pour ces pays ». Selon M. Vegter, le manque de détails sur les catégories de voyageurs concernées et sur le fonctionnement du dispositif « n’augure rien de bon pour un déploiement harmonieux et bien communiqué ».
Auteur:
La rédaction de VisasNews
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