La RDC prépare l’introduction d’un visa électronique (e-Visa), dont le lancement avait été annoncé pour début 2025. Ce projet, porté avec ambition par la ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, promet de faciliter grandement les démarches pour voyager vers la République démocratique du Congo.
La République démocratique du Congo se prépare à lancer un visa électronique (e-Visa), une avancée majeure vers la numérisation de son administration migratoire.
Portée par la ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, cette initiative, annoncée en octobre 2023 et qui devait initialement voir le jour au début de l’année 2025, ambitionne de simplifier et sécuriser l’entrée sur le territoire national, à l’image de ce qui se fait déjà dans de nombreux pays.
En RDC, bientôt « un e-Visa, comme beaucoup d’autres pays l’ont »
Dans une récente déclaration claire et ambitieuse, Thérèse Kayikwamba Wagner a confirmé que la RDC se prépare à basculer vers un visa électronique (e-Visa). De nombreuses destinations, africaines notamment comme le Bénin, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, Madagascar et, plus récemment, le Nigéria, la Namibie ou encore la Mauritanie, proposent déjà un e-Visa.
Pour elle, ce projet incarne une volonté claire de modernisation et de simplification :
La prochaine étape pour moi, et je suis très ambitieuse là-dessus, est de basculer vers un visa numérisé, un e-Visa, comme beaucoup d’autres pays l’ont.
Thérèse Kayikwamba Wagner – Ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo
Le prochain système e-Visa offrira une procédure entièrement dématérialisée, avec des paiements bancaires sécurisés, réduisant les risques de corruption ou d’interférences humaines. Cette réforme s’inscrit dans une logique de fluidification des procédures, en phase avec l’image moderne et ouverte que souhaite véhiculer la RDC.
e-Visa, passeport, ambassade : la diplomatie congolaise réformée en profondeur
Selon la ministre, l’introduction d’un visa électronique veut dire qu’il sera « beaucoup plus facile de venir en République démocratique du Congo. Nous aurons encore une fois des processus numérisés, sécurisé et beaucoup plus facile aussi à payer avec des transactions bancaires et supervisées et sécurisées ».
Le projet d’e-Visa fait partie intégrante d’un vaste programme de modernisation des services consulaires. Après avoir réformé le processus de délivrance du passeport, désormais accessible sans interférence humaine et payable en ligne ou via un guichet bancaire, la RDC renforce aussi ses ambassades à l’étranger.
Les infrastructures diplomatiques ne sont plus seulement des lieux administratifs : elles deviennent des vitrines du pays à l’international, tout en garantissant des conditions de travail optimales pour les diplomates. La ministre insiste sur le fait que les ambassades doivent être « une vitrine positive et reluisante de la République démocratique du Congo […] et soient attrayantes ».
Dans le même esprit, une carte consulaire uniformisée est en cours de développement pour faciliter l’identification des Congolais de la diaspora. Cette carte leur permettra d’accéder plus aisément aux services locaux dans les pays d’accueil, sans avoir à présenter systématiquement leur passeport.
« Nous nous rendons compte qu’en numérisant certaines choses, […] nous pouvons accélérer ces processus », explique Thérèse Kayikwamba Wagner.
Un système de visa en ligne déjà en place en RDC, en attendant l’actualisation vers l’e-Visa
Actuellement, la République démocratique du Congo dispose déjà d’une plateforme numérique partielle pour la délivrance de visas, accessible sur le portail evisa.gouv.cd.
Ce site permet notamment aux voyageurs admissibles de solliciter un VAP (Visa AéroPortuaire) de 7 jours à entrée unique, délivré à l’aéroport et prolongeable sur place. Bien qu’assez coûteux (comptez 300 US$ à payer en ligne puis 90 US$ à l’arrivée en RDC), ce visa court séjour constitue une première étape vers la digitalisation du processus migratoire.
Bien que limité dans sa durée et dans les catégories de voyageurs éligibles, ce dispositif a permis à l’administration congolaise d’expérimenter des outils numériques, et pourrait servir de base fonctionnelle pour le futur e-Visa d’entrée en RDC. La transition vers une solution plus large devrait s’appuyer sur ces acquis pour construire un système plus inclusif, automatisé et sécurisé, tout en maintenant la souveraineté de l’État sur le contrôle des entrées.