Organisé cette semaine à New Delhi, le CII India Edge 2025 a réuni de nombreux acteurs publics et privés autour des enjeux de compétitivité et de transformation de l’économie indienne.
C’est dans ce cadre que s’est tenue, hier, la session intitulée « Libérer le potentiel de croissance et d’emploi du tourisme », au cours de laquelle le ministre de la Culture et du Tourisme, Gajendra Singh Shekhawat, a livré une analyse globale du rôle stratégique du tourisme dans le développement du pays, inscrivant sa réflexion dans la vision d’une Inde aspirant au statut de nation développée d’ici 2047.
Devant les représentants de l’hôtellerie, les leaders du secteur et plusieurs acteurs institutionnels, il a souligné combien l’amélioration de l’expérience des voyageurs constitue désormais un enjeu central pour accompagner la transformation du pays.
Il a rappelé que le tourisme est désormais considéré comme un pilier stratégique de la croissance, appelé à représenter environ 10 % du PIB national, contre 5 à 6 % aujourd’hui.
Dans cette dynamique, la facilité d’accès au territoire devient un levier essentiel, justifiant les évolutions annoncées en matière de visas.
Vers un visa à l’arrivée en Inde appliqué sur base de réciprocité
Le ministre a confirmé que le gouvernement travaille sur un système de visa à l’arrivée qui s’appliquerait sur la base de la réciprocité et serait limité aux citoyens des pays qui offrent déjà le même avantage aux ressortissants indiens.
« Sur une base de réciprocité, nous examinons comment accorder un visa à l’arrivée aux citoyens des pays qui nous l’accordent déjà », a déclaré Gajendra Singh Shekhawat.
Actuellement, l’Inde offre déjà la délivrance d’un visa à l’arrivée aux ressortissants du Japon, de Corée du Sud, des Maldives et des Émirats arabes unis.
Par ailleurs, les Indiens peuvent eux-mêmes accéder à un visa à l’arrivée dans plus de 35 pays, parmi lesquels figurent des destinations populaires en Asie, et au-delà, comme la Thaïlande, les Maldives, l’Indonésie, le Sri Lanka, le Cambodge, le Vietnam, le Myanmar, l’Iran, ainsi que plusieurs pays en Afrique et dans la zone Océanie.
Même si aucun calendrier précis ni liste définitive de pays n’a été rendue publique, le ministre a présenté cette orientation comme une étape nécessaire pour maintenir la compétitivité de l’Inde face à des destinations régionales qui misent largement sur la simplicité d’accès. Pour lui, ce mécanisme placerait l’Inde au même rythme que le reste du monde en matière d’ouverture touristique.
Un e-Visa largement adopté mais qui doit encore être amélioré
Shekhawat a également rappelé que la plupart des voyageurs internationaux n’ont déjà plus besoin de se rendre dans une mission diplomatique indienne pour demander un visa et peuvent obtenir une autorisation de voyage électronique (ETA) en quelques clics.
« Il y a quatre ou cinq jours, une délégation étrangère est venue me rencontrer et tous ont reconnu que le nouveau régime de visas de l’Inde, la manière dont nous avons développé l’e-Visa, fait qu’aujourd’hui, dans la plupart des pays, personne n’a besoin d’aller physiquement à l’ambassade pour obtenir un visa pour l’Inde », a confié le ministre.
Expliquant que le visa indien était « disponible en e-Visa, et dans les 72 heures, si vous faites votre demande depuis votre téléphone, l’e-Visa est prêt », Shekhawat a toutefois reconnu que le formulaire actuel de demande de visa électronique reste trop long et a assuré que le gouvernement travaillait activement à l’optimiser.
« Nous travaillons à simplifier encore le formulaire, à réduire le nombre de pages, à le rendre plus simple », a indiqué le ministre.
Dans le prolongement de cette volonté de simplification, l’Inde a récemment introduit l’e-Arrival Card, une carte numérique d’arrivée destinée à remplacer progressivement les formulaires papier remplis à l’aéroport. Cet outil vise à accélérer les contrôles à l’entrée du pays et à rendre le processus d’immigration plus fluide pour les voyageurs internationaux.
Ces modifications visent à aligner l’Inde sur les standards des destinations qui misent sur la rapidité, la clarté et la facilité administrative, dans un contexte que le ministre a décrit comme celui d’une « concurrence mondiale acharnée ».
Un accès facilité présenté comme un impératif économique
Shekhawat a aussi évoqué les bénéfices économiques d’un tourisme renforcé : une roupie investie peut produire « un effet multiplicateur de 3,5 fois », et le tourisme est appelé, selon lui, à devenir « le plus grand générateur d’emplois après l’agriculture » en Inde.
Il a insisté sur le fait que la perception de la sécurité et la simplicité des démarches administratives influencent directement le choix d’une destination par les visiteurs internationaux.
Dans cette perspective, un e-Visa simplifié et un visa à l’arrivée réciproque constituent deux piliers d’une même stratégie : rendre l’Inde plus accessible, plus compétitive et plus attractive, au moment où le gouvernement souhaite changer d’échelle en matière d’accueil touristique.







