En septembre dernier, l’Afrique du Sud confirmait l’introduction prochaine d’un système d’autorisation de voyage électronique (ETA), destiné à simplifier les formalités d’entrée pour certaines catégories de voyageurs.
Le ministre sud-africain de l’Intérieur, Leon Schreiber, expliquait alors le dispositif ETA devrait être lancé progressivement, à commencer par une phase pilote réservée aux délégués du G20 en provenance de Chine, d’Inde, d’Indonésie et du Mexique. L’objectif de cette première étape : tester la plateforme, les contrôles biométriques et la coordination entre les compagnies aériennes et les services frontaliers.
Dès 2026, le système doit s’ouvrir au grand public de ces quatre pays, avant un déploiement complet à d’autres nationalités au cours de l’année prochaine.
À terme, l’ETA devrait remplacer certaines procédures de visa court séjour, en permettant aux voyageurs concernés de soumettre leur demande en ligne, d’obtenir une autorisation numérique liée à leur passeport, et de voyager sans passer par une mission diplomatique.
À l’approche du sommet du G20 prévu à Johannesburg les 22 et 23 novembre 2025, VisasNews a repéré que le portail officiel de demande d’ETA est déjà en ligne, premier signe concret que la réforme entre dans sa phase active.
Le portail ETA de l’Afrique du Sud est déjà accessible
Sans annonce formelle des autorités sud-africaines, le site eta.dha.gov.za a fait son apparition en ligne et est désormais accessible au public, signe que le dispositif se prépare concrètement à son lancement.
La plateforme présente les principes généraux du dispositif, les conditions d’éligibilité ainsi que le parcours de demande (pour l’heure non fonctionnel).
L’ETA est décrite comme une autorisation de voyage électronique liée au passeport, permettant aux ressortissants de certains pays soumis à l’obligation de visa de se rendre en Afrique du Sud pour un court séjour touristique ou de visite, sans visa classique.
Les voyageurs exemptés de visa pourront également demander une ETA, afin de faciliter leur passage aux frontières et d’améliorer leur expérience d’entrée dans le pays. « Le ministère étudie actuellement le moyen le plus simple et le plus approprié d’obtenir également les données biométriques des voyageurs exemptés de visa », expliquent les autorités.
Cette autorisation, valable pour plusieurs voyages pendant sa période de validité, n’est pas destinée à permettre des séjours prolongés ou répétés à d’autres fins, et n’autorise pas le travail en Afrique du Sud.
Le portail précise que seuls les détenteurs d’un passeport ordinaire valide au moins 6 mois peuvent présenter une demande, à condition d’arriver en Afrique du Sud par voie aérienne, via l’un des trois principaux aéroports internationaux : Johannesburg-OR Tambo, Le Cap ou Lanseria. D’autres points d’entrée seront progressivement intégrés.
Une démarche dématérialisée et simplifiée

La procédure annoncée sur le portail est entièrement numérique.
Le voyageur doit d’abord créer un profil personnel, en renseignant son numéro de passeport, le pays de délivrance du document de voyage, le point d’entrée en Afrique du Sud, son adresse e-mail, son numéro de téléphone mobile puis indiquer un mot de passe.
Le compte validé, le requérant doit ensuite remplir le formulaire de demande d’ETA en fournissant:
- ses informations personnelles,
- ses informations de voyage,
- son passeport numérisé,
- une photo récente ou selfie,
- le paiement en ligne des frais de traitement.
Une fois la demande soumise, la décision d’approbation est transmise par voie électronique et liée directement au passeport, permettant un contrôle automatisé dès l’enregistrement du vol.
Un système automatisé selon la FAQ de l’ETA
La FAQ publiée sur le portail détaille la philosophie du dispositif. L’ETA sud-africaine repose sur un traitement automatisé des demandes, capable d’évaluer les profils et les risques à l’aide d’outils numériques.
Selon le DHA, jusqu’à 85 % des dossiers pourront être traités automatiquement « à l’aide d’une évaluation des risques basée sur l’IA », dans un délai visé de moins de 24 heures.
Le système s’intégrera directement aux bases de données gouvernementales et aux compagnies aériennes, de manière à vérifier l’autorisation avant l’embarquement.
La FAQ met aussi en avant un haut niveau de protection des données, conforme à la législation nationale (POPIA), ainsi qu’un “ETA Wallet”, un espace sécurisé où les voyageurs pourront consulter et stocker leurs autorisations.
Enfin, les autorités sud-africaines confirment que le projet sera étendu progressivement à d’autres types de visas et permis (travail, résidence, regroupement familial) à mesure que la plateforme évoluera.
Même s’il n’est pas encore possible de soumettre une demande complète, le portail en ligne témoigne du degré d’avancement du projet. La structure du site, ses rubriques et sa documentation laissent entrevoir un système quasiment finalisé sur le plan technique, prêt à être activé une fois la décision officielle annoncée.
Aucune date de lancement ni tarification n’ont encore été publiées, mais tout indique que le calendrier prévu pour 2026 reste d’actualité. Le dispositif doit d’abord s’adresser aux ressortissants des quatre pays pilotes, avant de s’étendre aux autres voyageurs éligibles dans le courant de l’année.







